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24.10.2002

Es besteht ein Risiko

Für Christoph Blocher ist klar: Es braucht drei SVP-Regierungsratskandidaten. Interview mit dem Tages Anzeiger vom 24. Oktober 2002 Mit Christoph Blocher sprach Kuno Gurtner Sie wollten ein bürgerliches Fünferticket, die Delegierten beschlossen den Alleingang der SVP für die Regierungsratswahlen. Sind Sie schon so weit weg von Ihrer Basis? Christoph Blocher: Ich wusste, dass das ein knapper Entscheid würde. Bereits vor vier Jahren verlangte ein Drittel der Delegierten den Alleingang. Jetzt ist die Mehrheit auf die andere Seite gekippt. ... Sie haben früher gesagt: Wenn die SVP den Alleingang beschliesst, muss sie drei Kandidaten aufstellen. Bleiben Sie dabei? Blocher: Ja. Wenn man so stark ist wie wir, muss man den Anspruch auf mehr Sitze in der Regierung auch verfechten. Aber es besteht natürlich ein Risiko: Unser dritter Kandidat könnte auf der Strecke bleiben, aber auch der Kandidat einer Partei, die uns näher steht als die SP. Trotzdem neige ich zur Dreierkandidatur. Und welcher SVP-Politiker soll sich verheizen lassen? Blocher: Ein Kandidat, der dieses Risiko nicht auf sich nimmt, ist kein guter Kandidat. Das ist ja auch bei den Bundesratswahlen so. Ich war ein aussichtsloser Kandidat, aber ich habe an Vertrauen gewonnen. Nochmals: Wer soll denn kandidieren? Blocher: Ich will nicht vorgreifen. Aber Kantonsrat Peter Good hat an der Dele-giertenversammlung ein brillantes Votum gehalten - die Delegierten hätten ihn gleich zum Kandidaten gemacht. Auch Fraktionspräsident Hans Rutschmann oder einer unserer Nationalräte kommen in Frage. Falls ein Komitee aus Wirtschaftskreisen ein Fünferticket organisieren würde - dürften Ihre Regierungsräte mitmachen? Blocher: Ja natürlich. Unser Entscheid heisst ja nur, dass die SVP FDP- und CVP-Kandidaten nicht mehr unterstützt, weil diese Parteien nach den Wahlen von 1999 gleich begonnen haben, mit der SP zu taktieren. Wie wirkt sich denn der Entscheid für den Alleingang auf die Kantonsratswahlen aus? 1999 gingen Sie in 10 Wahlkreisen Listenverbindungen mit der FDP ein. Ist das jetzt auch vorbei? Blocher: Nein. Das ist weniger heikel als das Fünferticket. Unser Entscheid richtet sich ja nicht gegen die Freisinnigen, sondern gegen die Führung der Freisinnigen. Mit einer Listenverbindung verhindern wir nur, dass Reststimmen an die SP fallen. Und was ist mit der ungeteilten bürgerlichen Standesstimme bei den Ständeratswahlen in einem Jahr? Blocher: Diese Frage stellt sich natürlich. Die CVP zum Beispiel hat letztes Mal unseren Kandidaten Hans Hofmann nicht unterstützt, obwohl wir ihr vorher zur Wiederwahl von Ernst Buschor verholfen haben. Mit FDP-Ständerätin Vreni Spoerry dagegen haben wir keine schlechten Erfahrungen gemacht. Aber auch bei den Ständeratswahlen wird in unserer Partei sicher wieder umstritten sein, ob wir mit der FDP zusammengehen sollen. Ich werde einen gemeinsamen Auftritt unterstützen.

10.10.2002

La nouvelle économie n’était pas révolutionnaire

Interview dans BILAN du 10 octobre 2002 Par Jean-Luc Ingold Comment définiriez-vous la situation économique actuelle? Christoph Blocher: En tout cas, ce n'est pas une crise. Je parlerais plutôt d'une rupture nette de la conjoncture économique mondiale. Comme une réaction brutale à un enchaînement de très bonnes années. Rappelons-nous que, jusqu'en 1998, les Etats-Unis ont vécu pratiquement douze ans de haute conjoncture, la plus longue époque florissante depuis la dernière guerre mondiale. On l'oublie trop souvent: en économie, c'est la règle, à une période de vaches maigres succède une période de vaches grasses, et vice-versa. Comme dans la Bible. Comment expliquez-vous ce ralentissement? Blocher: Pour ma part, je pense que ce ralentissement était programmé. Les nouvelles technologies ont été vécues comme un rêve: il n'y avait pas de produits, juste des visions de produits, et on s'est jeté dessus comme lors de la ruée vers l'or. Alors, il faut se faire à cette idée, les bons comme les mauvais passages, en économie, cela dure un certain temps. Ce sera le cas, cette fois aussi. Nous n'émergerons donc pas de cette situation dans six mois? Blocher: Quand tout va bien, l'homme a une tendance naturelle à croire que ça va durer. Et le contraire quand ça va mal. En l'occurrence, on ne sortira pas de ce ralentissement avant deux ou trois ans au moins. A vous entendre, la nouvelle économie était une illusion. Blocher: De quoi s'agissait-il? De nouveaux développements, de nouvelles technologies. On a grandement amélioré les communications, on a reçu de nouveaux outils mais on a fait comme si on disposait d'une nouvelle substance. Bien sûr, on peut téléphoner plus commodément aux Etats-Unis, et ce n'est pas rien, mais ça n'a rien de révolutionnaire. Rien de comparable avec l'arrivée des machines, celle de l'électricité ou les inventions de Thomas Edison. Mais vous, le capitaine d'industrie, vous avez quand même misé sur la réussite de cette nouvelle économie? Blocher: Je n'ai jamais mis un centime dans une société de ce qu'on a appelé la New Economy. Mais j'ai eu des doutes, je me suis demandé si je ne commettais pas une erreur, si la vieille économie n'était pas dépassée. On doit toujours avoir des doutes. Si on est trop sûr de soi, là, on risque de faire faux. On s'aperçoit, en Suisse notamment, que les grandes maisons de consultance comme McKinsey ont pesé lourd dans les décisions de certaines sociétés. Par exemple de Swissair. Où est l'erreur? Blocher: En soi, leur méthode n'était pas fausse. Mais elles ont cru qu'elle pouvait servir partout à résoudre tous les problèmes. Elles ont introduit le gigantisme dans les entreprises et, comme dans le cas de Swissair, elles se sont écrasées au sol. Ce cas-là n'est pas isolé, et il y en aura d'autres. Dans le même état d'esprit, elles ont réinventé les comptes, et pratiqué la comptabilité créative. On est les plus grands, donc on peut accumuler d'énormes dettes avec 10% de capital propre. Voyez ce qui est arrivé à Enron. Ou, plus près de nous, les difficultés de Martin Ebner: il est devenu trop grand avec trop peu d'argent. La grande faute des consultants, c'est d'avoir perdu de vue qu'un homme est un homme. Ils ont cru leur pouvoir sans limite. Est-ce leur seule erreur? Blocher: Regardons les choses sous un autre angle. Les bons entrepreneurs que je connais ne possèdent pas forcément tous la bonne méthode. Mais ils dirigent leur propre entreprise et ils ont la capacité de se sortir les tripes pour qu'elle marche. A la différence des managers parachutés de nulle part. Ceux-ci ont littéralement confisqué les entreprises à leurs légitimes propriétaires, les actionnaires, et se sont rempli les poches. Voilà pourquoi je lutte pour que les managers de sociétés cotées en bourse rendent public leur salaire avec bonus, stock-options et autres gratifications. Je prêche aussi pour qu'ils soient payés en fonction des résultats qu'ils ont atteints. Il y a eu d'autres errements. Un jour, les assurances se sont lancées dans l'Allfinanz (en français: la bancassurance). Dès que j'ai entendu ce mot-là, j'ai pensé que c'était faux. Pas le mot, ce qu'il sous-entendait. On ne peut pas tout faire, la suite des événements l'a prouvé. Pris dans la tourmente financière, le Credit Suisse se défend et fait porter le chapeau à la Winterthur. Et le nouveau patron, dès son arrivée, décrète: il faut séparer la finance et les assurances. On aurait pu s'épargner ça! Le patron d'une grande entreprise chimique d'Europe m'a confié récemment qu'il avait acheté 187 sociétés sur une période de quinze ans, puis qu'il avait dû en revendre 170 en perdant 1 milliard dans l'aventure. Il a conclu en me disant: "Au fond, on aurait mieux fait de dormir pendant quinze ans!" Ce retour de manivelle, c'est un peu une revanche pour ceux qui n'ont pas emboîté le pas de la diversification? Blocher: C'est sûr. Voyez, en caricaturant un peu, l'entreprise qui rencontre le plus de succès dans le monde, c'est Coca-Cola. Et Coca-Cola ne fabrique que du Coca. Elle est en train de changer, mais on verra bien ce que cela donnera. A contrario, General Electric s'est diversifiée avec profit. Mais ce cas constitue une exception. Grâce à Jack Welch. A vous entendre, il y aurait une taille critique à ne pas dépasser. Blocher: Certainement. D'accord, dans la chimie on ne peut pas concevoir une entreprise de trois personnes. Mais une petite entreprise qui lance un produit unique sur le marché ne doit pas forcément grandir. Pour moi, tant qu'on garde la vue d'ensemble de son entreprise, on a la bonne taille. Au-delà, on ne l'a plus. On devient trop grand. Et on meurt. Comme les dinosaures. C'est irrévocable? Blocher: Non, mais quand ça ne marche plus, il faut réagir, vite et bien. Ça se passe comme ça dans l'économie. Aujourd'hui, on tend de nouveau à séparer les activités, on vend ce qui ne correspond pas au travail de base. Rentenanstalt Swiss Life s'est, comme les autres, lancée dans la bancassurance, elle a acheté le Banco del Gottardo et, quand les choses ont mal tourné, l'a revendu. Résultat: la grande assurance, maintenant, se concentre sur son domaine, les assurances. Est-ce la mésaventure qu'a vécue Martin Ebner? Blocher: Après coup, on peut toujours décréter qu'une stratégie était inadaptée. Mais, de fait, Martin Ebner, après la création de la société originelle à laquelle j'ai participé, Pharma Vision, a multiplié les entités. Dès que ce tournant a été amorcé, je me suis retiré. C'était il y a cinq ans, en 1997. Je suis un industriel, je ne dois ni ne peux me disperser. Quand le nombre de sociétés s'accroît, et que ça commence à brûler un peu partout, on se trouve dans la situation du pompier qui court d'un foyer à l'autre. Il ne maîtrise alors plus aucun incendie. N'est-ce pas une vision très conservatrice d'une économie dite globale? Blocher: On me dit que je ne suis pas progressiste, que je devrais engager un manager. C'est vrai. Mais les bons patrons que je connais sont tous des conservateurs, des gens de la vieille école. Selon moi, il faut l'être pour bien faire son boulot. Je suis aussi partisan d'une philosophie de la concentration dans le travail. Il faut se concentrer sur une chose dans la journée, pas sur dix. Cas échéant, vous donnez un dixième de vous-même à chacune d'elles. A un certain moment, les porteurs d'actions ont exigé que l'on récompense mieux leur engagement financier. On a résumé cette approche sous le nom de shareholder value. Les décisions prises dans les entreprises pour accéder à ces demandes n'ont-elles pas contribué, parfois, à leur perte? Blocher: Je suis un ardent zélateur de la shareholder value. Mais que d'erreurs et d'abus commis en son nom! Pour exprimer les choses simplement, il est normal qu'un actionnaire reçoive des dividendes correspondant à la valeur de l'entreprise dont il possède des titres. Mais cette valeur doit être mesurée à long terme. Si la société se porte bien, et de mieux en mieux, la shareholder value doit augmenter. Si elle plonge, tant pis. Vous parlez d'abus… Blocher: Il s'est passé le même phénomène que dans la prétendue nouvelle économie. On a promis monts et merveilles aux gens, on les a fait cracher au bassinet pour toucher le magot dans dix ans. Quand on n'a pas manipulé la comptabilité. A ce jeu-là, les gens ont été bernés. Revenons à vous. Il y a un mois, votre fille aînée, Magdalena, 33 ans, a été élue à la vice-présidence d'Ems Chemie. Comme vous détenez la majorité des voix, vous l'avez donc choisie. Vos enfants sont-ils en train de reprendre l'entreprise familiale? Blocher: D'abord, j'aimerais souligner que chacun a choisi la voie qui lui convenait. Je ne les ai forcés à rien du tout. Ma fille aînée s'est intéressée la première à la marche de l'entreprise, la voilà à ce poste. Mon fils aîné, 31 ans, est chimiste de formation. Il nous rejoindra certainement un jour. Pour l'heure, il suit une formation d'économiste chez McKinsey. De mes deux autres filles, l'une est chef de production dans une fabrique de bonbons, l'autre a terminé ses études d'économie et sera contrôleur chez Clariant. Vous êtes donc prêt à vous retirer? Blocher: Naturellement que je suis prêt. Du moins je m'y prépare. Pas pour entrer au Conseil fédéral? Blocher: Non, bien sûr. Je n'en ai pas envie. Ne serait-ce qu'en raison du fait que je ne suis pas un homme de cabinet, un fonctionnaire. Mais l'UDC devra présenter un candidat lors du vote pour repourvoir les deux sièges devenus vacants au Conseil fédéral. Alors, s'il n'y a personne du parti qui se présente, je me présenterai. Pour obliger les radicaux et les PDC à choisir leur bord. Sinon, ils ne le feront pas. Notez, je ne serai de toute façon pas élu.

23.09.2002

Die SVP hat enorm an Ansehen gewonnen

Christoph Blocher ist zufrieden. Er hat die Solidaritätsstiftung gebodigt und der SVP neuen Schub verliehen. Interview mit der Berner Zeitung vom 23. September 2002 Interview: David Sieber Herr Blocher, sind Sie zufrieden und glücklich mit sich und dem Schweizervolk? Christoph Blocher: Ich bin zufrieden und glücklich, aber nicht überglücklich. Wir sind sehr froh, dass die Solidaritätsstiftung abgelehnt worden ist. Ich glaube nicht, dass nochmals jemand mit einer solchen Idee kommt. Das Volk lässt sich nicht erpressen. Das ist sicher auch der Hauptgrund, weshalb der Gegenvorschlag bachab geschickt wurde. Eigentlich war ja unsere Initiative der Gegenvorschlag, nämlich auf die Ankündigung der Solidaritätsstiftung durch den damaligen Bundespräsidenten Arnold Koller. Nein zur SVP-Initiative und Nein zum Gegenvorschlag. Ist für Sie das Glas nun halb leer oder halb voll? Blocher: Es ist halb voll. Denn es besteht noch immer die Chance, dass man die Goldreserven sinnvoll verwenden wird. Gegen den Vorschlag, das Geld für den Schuldenabbau von Bund und Kantonen zu verwenden, habe ich nichts, wenn man gleichzeitig in der Verfassung die Höchstgrenze der Verschuldung festschreibt. Sonst würde bei der Schuldenbremse einfach die obere Grenze gelten, mit der Folge, dass man die Schulden sofort wieder aufhäuft. Das Schweizervolk würde zweimal zur Kasse gebeten. Denn es hätte nichts von den 20 Milliarden Franken - ausser, dass die Staatsquote um diese Summe steigen würde. Und das hätte wiederum negative Folgen für die Wirtschaft. Doch eine Limitierung lehnen CVP und FDP ab. Möchten Sie deshalb zwei Drittel der Erträge von 700 bis 800 Millionen Franken jährlich der AHV und einen Drittel den Kantonen geben Blocher: Nachdem unsere Initiative praktisch den gleich hohen Ja-Stimmen-Anteil wie der Gegenvorschlag erreicht hat, wäre das wohl die beste Lösung. Das ist sehr viel und erstaunlich für eine Partei, die auf sich selbst angewiesen war. Sie vergessen die Gewerkschaften, die offen mit der SVP-Initiative liebäugelten. Blocher: Im Abstimmungskampf haben sie uns nicht geholfen. Sie waren mit ihrem doppelten Ja auf der anderen Seite. Und nun nehmen sie sich bei der Hand. Blocher: Ich habe keine Berührungsängste. Wenn die Gewerkschaften ebenfalls auf die AHV-Lösung setzen, umso besser. Wie werten Sie das Abstimmungsergebnis im Hinblick auf die Parlamentswahlen vom nächsten Jahr? Blocher: Die SVP hat durch die Initiative enorm an Ansehen gewonnen. Wir konnten uns klar als Partei positionieren, die für die Schweiz einsteht, mit dem Geld haushälterisch umgeht und die Sozialwerke ernst nimmt. Das kann man von den andern Parteien nicht sagen. Wie sich das auf die Wahlen im kommenden Jahr auswirken wird, ist schwer zu sagen. Und Sie selbst? Blocher: Das weiss ich nicht und ist mir auch egal. Wissen Sie, bei mir geht es immer auf und ab. Sie haben die UNO-Abstimmung verloren und nun einen Achtungserfolg errungen. Blocher: Die Volksgunst ist sehr wechselhaft. Darauf schaue ich nicht. Ich äussere meine Meinung, und die kommt einmal an und einmal nicht. Besteht die FDP, die nicht sehr geschlossen aufgetreten ist, nur noch aus «Weichsinnigen», wie Ihre Zürcher SVP meint? Blocher: Die FDP hat eine traurige Rolle gespielt. Im Parlament war sie noch Feuer und Flamme für die Solidaritätsstiftung. Als sie merkte, dass der Gegenvorschlag bachab geht, hat sie eine Doppelrolle zu spielen begonnen. Die FDP merkt, dass links nichts zu holen ist, setzt das aber nicht um. Haben sich die Chancen der SVP auf einen zweiten Bundesratssitz nun verbessert? Blocher: Das glaube ich nicht. FDP, CVP und SP werden uns nun erst recht keinen Sitz geben wollen, weil sie immer noch meinen, wir hätten Freude, zwei Bundesräte zu stellen. Dabei nehmen wir nur unsere Pflicht wahr. Wir bleiben gerne in der Opposition.

20.09.2002

Die Zukunft ohne Blocher

Christoph Blocher regelt seine Nachfolge und passt gleichzeitig die Strategie der Ems-Chemie an Interview im CASH vom 20. September 2002 Pascal Schumacher, Victor Weber Christoph Blocher, mit einer derzeitigen Eigenkapitalquote von 46,8 Prozent verfügt die Ems über ein dickes Polster. Trotzdem haben Sie am Kapitalmarkt viel Geld aufgenommen. Weshalb? Christoph Blocher: Wir haben in diesem Jahr die Finanzierung der nächsten acht Jahre in der Höhe von rund einer Milliarde Franken sichergestellt, obwohl wir das Geld nicht unbedingt brauchen: Sorge in der Zeit, so hast du in der Not. Wir haben für rund 600 Millionen Franken Bankkredite abgelöst. Mit 2,8 Prozent haben Sie eine sehr tiefe Verzinsung auf Ihren Anleihen, andere Firmen (ABB, Von Roll, Ascom) stehen dramatisch schlechter da. Blocher: Man darf Sanierungsfälle nicht als Massstab nehmen. Für sie wird es allein schon wegen der hohen Finanzierungskosten schwierig werden. Sie haben sich zu sehr verzettelt. Wieso? Hatten diese Firmen zu viele externe Berater? Blocher: Vielleicht. Aber Berater helfen hier auch nicht weiter. Weshalb nicht? Blocher: Strategien sind Chefsache. Einfache, überprüfbare Strategien statt hohe Theorien, etwas mehr "handglismet". Bis heute bin ich so besser gefahren. In welchen Bereichen zeigt sich das am meisten? Blocher: Im Vertrauen in die Führung! Eine überzeugende und nachvollziehbare Unternehmenspolitik sowie Durchsetzungskraft und die Nähe zum Markt wirken mehr als jede Theorie und Kommunikationswissenschaft. Jetzt steht bei der Ems eine wichtige Strategieentscheidung an. Werden Sie sich von der Börse zurückziehen oder Ihren Anteil verkleinern? Blocher: Ein schwieriger Entscheid. Aber es steht ja nicht das Überleben der Firma zur Diskussion. Es geht darum, das langfristige Interesse der Firma, die Interessen der Minderheitsaktionäre und die Erbschaft zu berücksichtigen. Im Zweifelsfalle gebe ich den unternehmerischen Interessen gegenüber den privaten Vorrang. Bis Ende Jahr werde ich mich definitiv entschieden haben. Welche Kriterien werden beim Entscheid eine wichtige Rolle spielen? Blocher: Bleibt die Ems an der Börse kotiert, werden meine vier Kinder kaum in der Lage sein, die horrenden Vermögenssteuern zu zahlen. Es sei denn, sie würden ihren Wohnsitz in London nehmen, weil dort keine Vermögenssteuern erhoben werden. Doch nur wegen der Steuern in einem anderen Land leben müssen? Nein. Gibt es auch andere als familiäre Gründe, die für ein Going Private sprechen? Blocher: Als privates Unternehmen ist man freier in der Firmenführung. Andererseits wäre die Ems - eine Firma mit einer Börsenkapitalisierung von über zwei Milliarden Franken - als Familienunternehmen einfach zu gross, um den weiteren Ausbau mit privaten Mitteln zu finanzieren. Welches Ihrer Kinder soll denn einmal die Ems-Chemie übernehmen? Blocher: Diese Frage ist offen. Ich dränge keines meiner vier Kinder zu diesem Entschluss. Mein Vater hatte damals auch nicht über meinen Lebensweg entschieden. Im Moment tendieren Sie also mehr für einen Verbleib an der Börse. Blocher: Für die Entwicklung des Unternehmens wäre es wahrscheinlich besser. Zumal der Zugang zu Kapital für ein Privatunternehmen heute ungleich schwieriger geworden ist. Weshalb? Blocher: Erstaunlicherweise finanzieren Banken heute nicht mehr so einfach private Firmen, obwohl viele substanziell solider dastehen als manche an der Börse kotierte. Sie könnten doch die Ems aufteilen. Einen Teil kotiert lassen, den andern als Familienfirma weiterführen. Blocher: Dies würde der langfristigen Strategie der Ems-Chemie widersprechen. Als Chemiefirma und für die Overheads (Finanzwesen, Controlling usw.) braucht die Ems eine gewisse Minimalgrösse, sonst kann sie nicht überleben. Sicher gibt es gewisse Teile, im Engineeringbereich beispielsweise, die man ausgliedern könnte. Ems ist mit 80 Prozent im Bereich der polymeren Werkstoffe tätig. Das müssen Sie zusammenlassen. Aber Ems-Dottikon wäre doch eine Tochter, die man ausgliedern könnte. Blocher: Das wäre eine Möglichkeit. Aber wir haben sie seinerzeit erworben, weil wir sie zur Abrundung brauchten. Das Gegenteil macht wenig Sinn. Die Lösung des Problems wäre eine Fusion von Ems-Dottikon mit Lonza? Blocher: Wir sind an Lonza mit über 10 Prozent bereits beteiligt. Mit den Schwierigkeiten der BZ-Gruppe - mit 20 Prozent der grösste Aktionär - ist jetzt natürlich eine neue Situation entstanden. Die Gruppe dominiert noch den VR, muss aber gleichzeitig ihr Aktienpaket verkaufen ... ... auch die ZKB muss verkaufen, weil mit dem Lonza-Anteil aus den Ebner-Visionen ein Klumpenrisiko entstanden ist. Blocher: Die ZKB hat erklärt, sie wolle keine Führungsrolle im Lonza-VR übernehmen. Wenn Sie aber 10 Prozent an einem Unternehmen halten, besteht nun mal eine Führungsverantwortung. Und sei es auch nur in der Generalversammlung. Wie sicher sind Sie denn, dass Ebners 20-Prozent-Beteiligung heute bereits zur Disposition steht? Blocher: Ich beziehe mich auf die öffentlichen Verlautbarungen. Sie werden es wohl kaum zulassen, dass Lonza von einem ausländischen Finanzinvestor übernommen wird. Blocher: Nein, irgend ein Finanzinvestor, das ist nicht nach unserem Sinn. Ich denke, dass ein solches Szenario auch die ZKB als Staatsbetrieb nicht zulassen könnte. Diese Gefahr geht natürlich auch von einem grossen europäischen Chemiekonzern aus, der danach seine Interessen auf Kosten der Lonza durchsetzt. Sie würden also mithelfen, eine Verteidigungsallianz aufzubauen, um die Lonza vor einer fremden Übernahme zu schützen? Blocher: Das kann ich jetzt nicht generell beantworten. Aber Sie wollen für einen solchen Fall gewappnet sein. Blocher: Das mit Sicherheit. Wo liegt denn Ihr Interesse an der Lonza? Blocher: Primär ist es eine Finanzbeteiligung. Die Chancen im Feinchemiebereich sind gut. Die Lonza ist aber noch nicht bereinigt. Die Firma muss noch den Polymerbereich ausgliedern. Mit den rund 350 Millionen, die noch von der Kapitalaufnahme verblieben sind, könnten Sie doch jetzt Ihre Lonza-Beteiligung aufstocken. Blocher: Mit den Anleihen haben wir uns einen finanziellen Handlungsspielraum offen gelassen. Ein Aufstocken der Lonza-Beteiligung schliesse ich nicht grundsätzlich aus. Beispiel Novartis: Die Firma hält noch 20 Prozent an ihrer Konkurrentin Roche. Wäre eine Fusion zwischen den beiden nicht von Vorteil für Basel oder für die Schweiz? Blocher: Sicher gäbe es bei einer Fusion der beiden Pharmariesen Vorteile in gewissen Bereichen, zum Beispiel an der Verkaufsfront oder im Bereich Forschung und Entwicklung. Grundsätzlich glaube ich aber, dass die hoch beschworenen Synergien gar nicht so viel bringen, weil sie meist durch den Integrationsaufwand wieder zunichte gemacht werden. Ist das der Grund, weshalb Sie Ems-Patvag nicht integriert haben? Blocher: Ems-Patvag stellt Zünder für Airbags her. Wie wollen Sie das in ein Feinchemie-Unternehmen integrieren? Das ist auch gar nicht nötig. Die Firma ist auch so ertragsstark. Ed Fagan soll eine Sammelklage vorbereiten, weil Ems-Patvag auch Zünder für Minen herstellte. Blocher: Wir stellten Zünder für Hohlladungen, aber nie für Minen her. Seit Wochen lese ich von einer Klage, aber bei mir ist noch keine eingetroffen (lacht). Das Ganze entspringt wohl eher der Fantasie gewisser Journalisten, die denken, man könne den Blocher da in etwas hineinziehen. Unterstützen Sie die Absicht von US-Präsident Bush, den Irak anzugreifen? Blocher: Zum Glück muss dies kein Schweizer entscheiden. Wenn die USA effektiv Beweise haben, dass Saddam Hussein Massenvernichtungswaffen besitzt und diese einsetzen will, muss etwas dagegen unternommen werden. Die Uno müsste handeln - bis jetzt tat sie es nicht. Der US-Präsident hat seinen Willen einzugreifen bekräftigt - notfalls auch ohne Uno-Resolution. Bei der EWR-Abstimmung 1992 haben Sie vorgeschlagen, anstatt der politischen EU beizutreten, mit den USA die Wirtschaftsbeziehungen zu vertiefen. Hat sich Ihre Meinung inzwischen geändert? Blocher: Nein, ich würde nach wie vor ein Freihandelsabkommen mit den USA einem EU-Beitritt vorziehen. Sind uns die USA wohlgesinnter als die EU? Blocher: Nein. Aber mit der EU haben wir längst ein Freihandelsabkommen. Die USA ist ein freies Land. Deshalb sollte sich die Schweiz wirtschaftlich eher den USA annähern. Wenn es zu einer Auseinandersetzung mit dem Irak kommt, dürfte sich Ihre USA-freundliche Meinung wohl ändern. Schliesslich wird die Ems ja auch betroffen sein. Blocher: Verschärft sich die geopolitische Lage, steigen die Ölpreise, und der Schweizer Franken wird gegenüber den anderen Währungen noch stärker. Die Investitionsbereitschaft sinkt. Darauf stelle ich mich als Unternehmer selbstverständlich ein. Wie denn? Blocher: Die Kosten sind tief zu halten. Es sind nur ertragreiche Produkte im Sortiment zu führen, damit wir notfalls mit unseren Reserven verlustreiche Jahre überstehen können. Die Gefahr eines Krieges ist allerdings nicht die Hauptproblematik, ernster ist die gesamtwirtschaftliche Entwicklung. Rechnen Sie mit einer länger dauernden Rezession? Blocher: Wir stellen uns darauf ein. Darum nahmen wir unsere Expansionsziele zurück und reduzierten unsere Investitionen. Müssten Sie denn jetzt nicht Investitionen tätigen, um dann vom Aufschwung überproportional zu profitieren? Blocher: Doch. Wir haben mit einer Erhöhung der Investitionssumme bereits reagiert. Schon vor vier Jahren haben Sie den Expansionskurs gedrosselt, weil Sie eine Konjunkturabkühlung erwarteten. Die meisten Analysten winkten damals ab. Sind Sie ein Hellseher? Blocher: Die Vorhersagen waren alle leichtfertig optimistisch. Nach so viel Hochkonjunktur folgt erfahrungsgemäss eine Baisse. Bezahlen wir heute die Zeche für die Übertreibungen der Neunzigerjahre? Blocher: Natürlich. Diese führte zu Euphorie und Kritiklosigkeit. Ich wurde ausgelacht, als ich an den Bilanzmedienkonferenzen eine Eigenkapitalbasis von 40 bis 60 Prozent postulierte. Jetzt zeigt es sich, wie überlebenswichtig eine gesunde Bilanz ist. Das Konservative ist plötzlich modern. War der Kauf von Atisholz der grösste Fehler, den Sie als Unternehmer je begangen haben? Blocher: Nein, der grösste Fehler war, dass ich Netstal nicht übernommen habe, als die Firma vor Jahren vor dem Konkurs stand.

13.09.2002

Stiftung gefährdet letztlich Wirtschaft und Arbeitsplätze

Interview mit dem Bündner Tagblatt vom 13. September 2002 Die geplante Solidaritätsstiftung sei ein neuer Staatszweck und gefährde Arbeitsplätze, auch in Graubünden. Nationalrat Christoph Blocher über die Verwendung der Nationalbankerträge. Interview Claudio Willi Graubünden ist auf Einnahmen angewiesen, sonst drohen Steuererhöhungen. Sie sind Föderalist, wieso sollen die Kantone - wenn die AHV-Goldinitiative angenommen wird - keine Erträge mehr bekommen, wie sie jetzt in der Verfassung festgeschrieben sind? Christoph Blocher: Die Goldinitiative nimmt den Kantonen keinen einzigen Franken weg. Es ist so, dass die Kantone ab dem nächsten Jahr von der Nationalbank nicht weniger, sondern mehr Geld bekommen, denn die ordentlichen Gewinn-Ausschüttungen der Nationalbank werden ab dem nächsten Jahr von 1,5 Milliarden auf 2,5 Milliarden erhöht. Für mindestens die nächsten fünf Jahre bekommen also die Kantone zu den heutigen Gewinnausschüttungen noch zusätzlich 650 Millionen Franken pro Jahr! Für die überschüssigen Reserven besteht kein Rechtsanspruch für die Kantone. Aber wer sind denn die Kantone? Die Kantone sind nicht nur die Finanzdirektoren, Regierungen und Parlamente. Sondern die in den Kantonen wohnhaften Personen. Stimmt man der Goldinitiative zu, so kommt dies allen Personen in den Kantonen - zum Beispiel im Kanton Graubünden - zugute. Denn sie müssen weniger Steuern und Lohnabzüge bezahlen und haben eine sichere Rente. Die Goldinitiative ist eine Massnahme, um das überschüssige Gold zu nutzen, damit es allen Leuten in den Kantonen zur Verfügung steht. Ist die AHV mit der Goldinitiative auf Jahre hinaus zu sichern? Blocher: Die Goldinitiative löst nicht sämtliche Probleme der AHV. Das hat auch nie jemand behauptet. Aber die Goldinitiative führt dazu, dass die Leute nicht immer noch mehr bezahlen müssen. Die Renten werden sicherer und die Leute müssen weniger bezahlen. Nur weil die Goldinitiative nicht alle Probleme der AHV lösen kann, darf man sie nicht ablehnen. Dies kommt mir vor, wie wenn ein Vater, dem für seine Familie 1000 Franken im Monat fehlen, 500 Franken ablehnt und diese wegwirft mit der Begründung, es seien ja doch nicht alle Probleme gelöst. 500 Franken ist für ihn zwar nicht genug, aber doch etwas mehr. Er wird auch diese 500 Franken gerne annehmen. Wird aber mit der Goldinitiative nicht alles Tafelsilber verscherbelt und mit dem Gegenentwurf dagegen die Substanz erhalten? Blocher: Nein. Der Gegenvorschlag verscherbelt einen Teil der Reserven leichtfertig. Die Goldinitiative wird die 20 Milliarden Franken entweder im Eigentum der Nationalbank anlegen oder im Eigentum des AHV-Ausgleichsfonds, wo das Vermögen ebenfalls nicht verbraucht werden darf. Die Gesetzgebung regelt die Einzelheiten. Da nun das Parlament bereits entschieden hat, dass es das Kapital, das heisst die 20 Milliarden Franken, über einen eigenen Anlagefonds verwalten will, wird das Parlament dieser Lösung zustimmen, und damit kann auch die SVP einverstanden sein. Welches ist denn der Vorteil der Goldinitiative? Blocher: Die Goldinitiative verteilt die Reserven in der Höhe von 20 Milliarden Franken gerecht auf alle Teile der Bevölkerung. Es kommt allen zugute, den Alten, den Mittelalterlichen und den Jungen. Sie müssen weniger für die AHV bezahlen und haben eine sichere Rente. Alle kommen in den Genuss der AHV, alle bezahlen ja auch in die AHV. Gerade in der heutigen Zeit, wo die Wirtschaft unsicher ist, wo die erste Säule (die AHV), die zweite Säule (die berufliche Vorsorge) und die dritte Säule (das Sparkapital) unsicherer sind, sollte man nicht 20 Milliarden Franken einfach für Dinge ausgeben, von denen wir nicht wissen, wofür sie gebraucht werden. Vor allem die geplante Solidaritätsstiftung im Gegenvorschlag ist ein neuer Staatszweck und gefährdet weiterhin unsere Arbeitsplätze und unsere Wirtschaft, vor allem auch in einem Kanton wie Graubünden. Der Nachteil der Goldinitiative ist sicher, dass die Kantone leer ausgehen. Aus der Sicht der Kantone wäre ein doppeltes Nein besser? Blocher: Wer dem Gegenvorschlag zustimmt, muss wissen, dass er 7 Milliarden Franken für 30 Jahre für eine dubiose Solidaritätsstiftung einsetzt. Diese Solidaritäts-Stiftung gibt die Hälfte ins Ausland und die andere Hälfte ins Inland. Der Stiftungszweck ist so formuliert, dass alles möglich ist, es ist ein Selbstbedienungsladen. Dazu kommt, dass diejenigen Kreise, welche diese Stiftung erpresst haben, die Schweiz jedes Jahr wieder erpressen werden, um ihre Beiträge zu bekommen, wenn man sie ihnen nicht schon zum voraus auszahlt. Wenn das Volk zweimal nein stimmt, dann ist sicher einmal diese Stiftung vom Tisch. Aber auch die Beiträge in die AHV fehlen in der ganzen Grössenordnung, und das heisst, wir haben Steuererhöhungen - für die AHV sicher schon in den nächsten Jahren - oder höhere Lohnabzüge. Mit der Goldinitiative ist mindestens für die nächsten 10 Jahre dafür gesorgt, dass um die ausbezahlten Beträge eben keine Steuererhöhungen und keine höheren Lohnabzüge für die AHV nötig sind, um die bestehenden Renten zu sichern. Und später, wenn die Mehrwertsteuer trotzdem einmal erhöht werden sollte, muss sie immer um rund eine Milliarde Franken weniger erhöht werden, als wenn man die Goldinitiative ablehnt. Die Leute haben es besser, und es geht ihnen dadurch auch besser. Der Pferdefuss des Gegenvorschlages des Bundesrates ist ohne Zweifel die Solidaritätsstiftung. Der "Geburtsfehler" bei der Lancierung wiegt schwer? Blocher: Die Stiftung hat nicht nur einen Geburtsfehler, sie ist wegen nichts anderem entstanden als der schwerwiegenden Drohung aus dem Ausland. Diese Stiftung wurde erstmals versprochen, angekündigt und ist gleichsam als feststehende Sache hingestellt worden, durch den damaligen Bundespräsidenten Koller, am 5. März 1997. Er hat diese Stiftung versprochen, und als einziger konkreter Stiftungszweck hat er genannt: "Selbstredend auch für Holocaust- und Shoa-Opfer." Diese Kreise werden auf diese Tatsache hin die Stiftung unter Druck setzen. Der Stiftungszweck ist auch so formuliert, dass aus dieser Stiftung so Geld gegeben werden kann und Geld gegeben werden muss. Es steht so ausdrücklich im Stiftungszweck. Damit setzt sich die Schweiz einem Druck aus, was gegenüber dem Ausland eine Schwächung bedeutet. Muss man, wenn man der Solidaritätsstiftung nicht zustimmt, nicht ein schlechtes Gewissen haben? Blocher: Nein, die Schweiz muss wirklich kein schlechtes Gewissen haben, praktisch alle Notenbanken haben Reserven aus den Notenbanken ausgegliedert und haben Goldreserven aufgelöst. Ich kenne keinen einzigen Staat, der eine solche Stiftung gemacht hätte. Im Weiteren leistet die Schweiz ein ausser-ordentlich grosses Mass an Auslandhilfe. Wenn man nicht nur die staatliche Entwicklungshilfe der Schweiz zählt, sondern alle anderen auch - insbesondere die private Hilfe - so liegt die Schweiz pro Kopf der Bevölkerung, mit Norwegen, an der Spitze. Sie zahlt proportional viereinhalb mal so viel wie die USA, zweieinhalb mal so viel wie Deutschland und zweimal so viel wie Japan. Die Schweiz hat keinen Grund, sich hier zu schämen. Abgesehen davon: Es spricht für Verantwortung und für allergrösste Solidarität, wenn man Eigentum, das einem nicht gehört, nämlich das Volksvermögen, wieder dem Volke zuführt. Und das in einer Form, welche die AHV für lange Zeiten sicherer macht. Das ist die Vorsorge für die Zukunft. * * * * *   «Persönlich Gutes tun wäre echte Solidarität» Besser als in die Stiftung wäre es gewesen, Geld in das Rote Kreuz fliessen zu lassen, sagt Christoph Blocher. Aber am besten in die AHV. Ein Sechstel der Erträge soll Projekten in der Schweiz zufliessen: Ist dies richtig, ist dieser Weg notwendig - gibt es Armut in der Schweiz? Christoph Blocher: Selbstverständlich zweifle ich nicht daran, dass man Projekte findet, die das Geld aus dieser Solidaritätsstiftung verteilen würden. Wenn man Armut findet in der Schweiz, das heisst wenn Leute unverschuldeterweise in Not gekommen sind und keine Kraft mehr haben, sich selbst zu helfen, dann hat die staatliche Fürsorge einzugreifen. Dafür gibt es Geld und muss es Geld geben. Aber diese Stiftung ist für alles da, auch für Armut, aber auch für vieles, vieles andere, für politische, kulturelle Integration, für Zusammenarbeit, für Versöhnung, für die Folgen von Verfolgungen, für die Folgen von Genoziden, bis zur Preisverleihung an verdienstvolle Leute. Mit dieser Stiftung kann man gleichsam alles machen. Es stört auch, dass ein kleiner Stiftungsrat über so viel Geld verfügen wird. Diese Stiftung kann in diesen 30 Jahre wo sie vorgesehen ist, ungefähr 7 bis 10 Milliarden Franken ausschütten. Das ist ein riesiger Betrag, der undemokratisch verteilt wird. Wäre es, wenn schon, nicht sinnvoller gewesen, beispielsweise das Rote Kreuz mit Geldern zu bedienen, statt eine neue Stiftung mit Apparat und Stiftungsräten aufzumachen? Blocher: Natürlich wäre es sinnvoller gewesen, das Geld einer Institution zu geben, wo man weiss, was damit getan wird und die auch Rechenschaft ablegen muss. Aber ich bin der Meinung, dass wir in der heutigen Zeit nicht vor allem daran denken sollten, wie man Geld verschenkt, sondern wie man Volksvermögen sinnvollerweise nutzt, so dass für die Menschen die Zukunft gesichert ist, ohne dass sie dafür dauernd mehr bezahlen müssen. Hätten Sie bei einer Lösung Nationalbanker-träge ans Rote Kreuz auch opponiert? Blocher: Ja, der Bund gibt bereits grosse Beiträge an das Internationale Komitee vom Roten Kreuz. Natürlich kann man das Geld noch für viel Gutes verwenden. Aber dieses Geld wird der AHV fehlen, und die Leute müssen das bezahlen. Wenn man das Geld mit der Goldinitiative für die AHV nutzt, dann haben die Leute mehr zur Verfügung. Falls sie wollen, können sie persönlich Gutes tun - das wäre dann echte Solidarität. SP, CVP, aber auch FDP haben sich gegen die Goldinitiative ausgesprochen … Blocher: Es ist selbstverständlich, dass sich die "Koalition der Vernunft" auch in dieser Sache zusammengetan hat. Die Sozialdemokraten führen jetzt eine Unterschriften-Sammlung durch, welche den Zweck verfolgt, den Kantonen Geld aus den Nationalbankgewinnen wegzunehmen: Sie wollen die Gewinnausschüttungen pro Jahr von zweieinhalb Milliarden auf eine Milliarde Franken reduzieren. Und was wollen sie mit dem Geld machen? Sie wollen es für die AHV nutzen. Die FDP predigt dauernd, man sollte die Steuern nicht erhöhen und keine neuen Staatszwecke schaffen. Auch solle man dem Staat kein Geld geben ohne die Auflage, Steuern oder Schulden zu senken. Und was macht die FDP? Sie schafft mit der Stiftung einen neuen Staatszweck, sie setzt dafür 7 Milliarden Franken ein, die Leute müssen dafür mehr Steuern bezahlen. Wann endlich hört dieser Schlendrian auf?