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Independence

21.07.2002

Ruth Metzler me rend service pour ma campagne

Prévoyance vieillesse Interview dans Le Matin du 21 juillet Réagissant enfin à la polémique actuelle, Christoph Blocher, patron de l’UDC, demande une libéralisation du 2e pilier et exige une transparence totale des assureurs privés. Concernant l’AVS, il compte sur les Romands pour gagner son initiative sur l’or de la Banque nationale. Titus Plattner La polémique bat son plein. Le 3 juillet en effet, après un tour de force de Ruth Metzler, le Conseil fédéral a annoncéson intention d’abaisser de 4% à 3% le rendement minimal de caisses de pension. En clair, cela signifie que les plus jeunes assurés perdront au moins 15% de leur rente. Les socialistes crient au plus grand hold-up du siècle et le PDC est bien seul à défendre sa conseillère fédérale. Le climat est si tendu que la décision définitive a été reportée d’un mois, après la fin des vacances. Signe, également, de l’impréparation du dossier. De quoi faire sortir Christoph Blocher de sa réserve! Il nous a reçus à Herrliberg dans son immense villa qui surplombe le lac de Zurich. C’est de là qu’il dirige également son entreprise. La crise bat son plein et votre silence surprend. Approuveriez-vous le Conseil fédéral? Christoph Blocher: J’ai le même problème que chacun, on nage en eau trouble. Personne ne dispose de données suffisantes. J’ai d’ailleurs été outré par la précipitation avec laquelle Ruth Metzler a imposé cette baisse, sans pouvoir appuyer son argumentation sur des chiffres précis. Apparemment, c’est pour sauver la Rentenanstalt, qui a dilapidé pendant des années ses réserves en rachetant des entreprises qui n’ont rien à voir avec son premier métier. Cette assurance vient aujourd’hui pleurer auprès du Conseil fédéral qui, comme d’habitude, cède. C’est exactement le même scénario que Swissair! Normal, ce sont aussi les mêmes qui tirent les ficelles, radicaux en tête. Il fallait pourtant agir... Blocher: D’abord il faut exiger une véritable transparence de la part des assureurs privés qui gèrent ces fonds de retraite. Car, si l’on devait effectivement baisser le taux de rendement aujourd’hui, il faudra également le faire remonter lorsque les affaires marcheront mieux. Les retraites devraient donc dépendre de l’état de santé de l’économie? Blocher: Fixer le taux minimal en fonction du rendement des investissements serait déjà mieux; mais, sur le fond, je suis pour l’abolition du taux minimal fixé par le Conseil fédéral. J’ai même longtemps ignoré que l’Etat fixait un plancher: la rentabilité de la caisse de pension de mon entreprise, Ems-Chemie, était toujours largement au-dessus des 4% jusqu’à l’année passée! Tellement au-dessus, même, que nous avons dû augmenter les rentes et baisser le montant des cotisations. Mais, pour les autres, quelle est votre solution? Blocher: Je l’ai dit, une vraie transparence, avec des comptes rendus publics, mais aussi une concurrence forte et la possibilité à tous de changer facilement de caisse. De lui-même, le marché réglerait alors le taux de rendement. Certains souhaitent carrément abandonner le 2e pilier, laissant libre choix à chacun de cotiser ou non. Trop libéral? Blocher: Aujourd’hui, certains retraités dépensent déjà tout ce qu’ils ont parce qu’ils savent que l’Etat s’occupera d’eux lorsqu’ils n’auront plus rien. En abandonnant le 2e pilier, ces cas se multiplieraient encore. Qui serait, dès lors, le crétin: le flambeur ou celui qui a économisé? Cette polémique va-t-elle profiter à votre "Initiative sur l’or", qui demande que l’entier des réserves excédentaires de la Banque nationale soit versé à l’AVS? Blocher: Evidemment! Le climat d’insécurité actuel nous aidera beaucoup dans notre campagne. On ne peut pas distribuer une grande partie de cet argent dans le monde entier alors que notre pauvre AVS va si mal. Vous savez, les gens ont perdu confiance et pas seulement dans les assurances. Vous voulez parler de la Rentenanstalt? Blocher: Il n’y a pas qu’elle! La Zurich a voulu conquérir le monde entier. Elle a grillé tellement d’argent que les gens ont peur, aujourd’hui, qu’elle n’ait plus les garanties suffisantes. La Winterthur, elle, a été reprise par le Credit Suisse, qui a utilisé les solides réserves accumulées par l’assurance pour tout autre chose, sans doute pour le Credit Suisse First Boston. La Rentenanstalt, enfin, a racheté la Banque du Gothard, se lançant ainsi dans un marché dont elle ne comprend rien. La Rentenanstalt qu’on croyait si sûre! Toutes les assurances veulent être actives dans tous les secteurs: c’est cela, la décadence des grandes entreprises d’aujourd’hui. Comme le maître boucher qui ajouterait une boulangerie à son entreprise, parce que, se dit-il, "celui qui mange des cervelas a aussi besoin de pain". Economiquement, c’est un non-sens! Reste que votre initiative ne réglera pas les difficultés de l’AVS. En arrière-plan, il y a un vrai problème démographique. Blocher: Je ne nie pas que le problème demeure. Mais au moins, avec notre plan, les prestations de l’AVS seraient assurées pour dix ans. Ensuite, il faudra s’attaquer au financement à long terme. Pour cette campagne, on entend que vous comptez beaucoup sur les Romands... Blocher: En effet! Il y a, aujourd’hui, énormément de voix à gagner, d’autant que les Romands sont bien plus réticents à payer davantage d’impôts. En Suisse romande, l’attitude à mon égard a du reste beaucoup changé. Il y a quelques années, on m’accueillait comme si j’étais le diable. Aujourd’hui, la presse aussi a quitté la caricature et je sens que mon parti va progresser chez vous. A Zurich, avec plus d’un tiers des voix, nous avons atteint un plafond. C’est donc la Suisse romande qui va nous aider à faire basculer le Parti radical et le PDC de notre côté. * * * Pour comprendre (enfin) les enjeux de la bataille... Le problème Après quinze années de vaches grasses, avec des rendements souvent supérieurs à 10%, les caisses de pension doivent aujourd’hui faire face à une période plus difficile. Les intérêts des investissements sont moins bons et la Bourse est en baisse. En 2000, le rendement obtenu se situait autour de 3,1%, et en 2001 il était même négatif, avec moins 2,3%. Or les caisses sont tenues par la loi de verser 4% au moins. C’est pourquoi, depuis le début de l’année, les grandes assurances privées s’agitent pour que le Conseil fédéral revoie ce taux de rendement minimal à la baisse. Parmi elles, on trouve la Rentenanstalt, Swiss Life, Winterthur Assurances et Zurich Assurances, chez qui cotisent environ un quart de la population. La controverse Le problème, c’est que le gouvernement, Ruth Metzler en tête, a tout l’air de céder à ces grands groupes d’assureurs privés en projetant de baisser de 4 à 3% le rendement minimal. La conseillère fédérale a même dû retarder ses vacances pour s’en défendre mercredi, au cours d’une conférence de presse organisée dans l’urgence. La Rentenanstalt, dont le bénéfice s’est effondré de 924 millions à 124 millions entre 2000 et 2001, est particulièrement pointée du doigt. Sa survie même serait en jeu. Pourtant, les caisses de pension autonomes et semi-autonomes, où sont assurés les trois autres quarts de la population, semblent ne pas avoir de problème à traverser la difficulté conjoncturelle actuelle. Car elles ont constitué des réserves suffisantes, contrairement, semble-il, aux assureurs privés. Les solutions Ce taux d’intérêt minimal de 4% n’est pas dû au hasard. Ce chiffre a été choisi parce qu’il correspondait à l’augmentation moyenne des salaires. Or, si on le baisse d’un point, les 25-35 ans perdraient au moins 15% de leur avoir vieillesse, les 35-50 ans 15 à 10%, et les 50-55 ans 10 à 5%, tandis que la classe d’âge des 55 à 65 ans perdrait moins de 5%. Pour éviter cela, il faudrait absolument revoir à la hausse le taux minimal dès que le contexte économique s’y prêtera. Pour y parvenir, une transparence des caisses de pension est nécessaire. Le monde politique s’accorde là-dessus. D’autres, comme Peter Bodenmann, proposent carrément la refonte du deuxième pilier dans l’AVS, tandis que l’ultralibéral Pr Heinz Zimmermann souhaiterait le transférer vers le troisième pilier, renforçant ainsi la responsabilité individuelle.

11.05.2002

Allocution de bienvenue et point de la situation

17e assemblée générale ordinaire de l'ASIN du 11 mai 2002 à Bern

11.05.2002

Discorso de benvenuto e punto della situazione

17a assemblea ordinaire dell'ASNI dell'11 maggio a Berna

11.05.2002

Begrüssung und Standortbestimmung: Mitgliederversammlung der AUNS

17. ordentliche Mitgliederversammlung der AUNS vom 11. Mai 2002 in Bern

11.05.2002

Die Folgen der UNO-Abstimmung

Artikel vom 11. Mai 2002 von Nationalrat Christoph Blocher, Präsident der AUNS Am 3. März hat die Schweiz Ja zum UNO-Beitritt gesagt. Dies war ein demokratischer Entscheid, wenn auch ein schmerzlicher. Verlierer dieser Wahl ist die Schweiz als Ganzes. Die Vereinten Nationen haben einen weiteren Ja-Sager in ihren Reihen aufnehmen dürfen. Das UNO-Mitglied Schweiz wird faktisch über kein Mitbestimmungsrecht verfügen. Unser Land hat sich freiwillig einer Organisation unterstellt, die eine Weltordnung aufrecht erhält, die aus der Zeit nach dem Zweiten Weltkrieg stammt. Die fünf ständigen Mitglieder des Sicherheits-rates verfügen über ein Veto-Recht, das ihnen ermöglicht, sämtliche Entscheide zu blockieren, die ihren Interessen zuwiderlaufen. Damit können die fünf Grossmächte aktiv ihre Politik mittels der UNO umsetzen und legitimieren - auch wenn unser Aussenminister Deiss das Gegenteil behauptet. Hat die Welt gewonnen? Was hat die Weltgemeinschaft gewonnen? Ihr ist vor allem ein Kleinstaat abhanden gekommen, der durch seine Nichtmitgliedschaft wenigstens für Irritation sorgte und durch sein Ab-seitsstehen im Konzert der Mächtigen den Sinn einer "Weltregierung" hinterfragte. Ein Staat, der aufzeigte, dass man humanitäre Spitzenleistungen erbringen kann, ohne sich in internationale Konflikte und Kriege hineinziehen zu lassen. Der Völkergemeinschaft ist ein Land verloren gegangen, das die Möglichkeit einer Alternative aufzeigte. Und wir dürfen durchaus sagen: Schlecht war diese Alternative Schweiz nicht, sondern sie hat diesem Land eine beispiellose Friedensperiode und einen einzigartigen Wohlstand beschert. Vielfalt und Demokratie leben nur aus den Alternativen und dem Wettbewerb der Ideen. Insofern ist die Welt ein Stück ärmer geworden und dafür der monopolisierten Gleichmacherei einen Schritt näher gekommen. Hat die Schweiz gewonnen? Was hat die Schweiz mit dem UNO-Beitritt gewonnen? Etwa Weltoffenheit? Kann man mit einer Abstimmung der Welt eine Garantieerklärung für Weltoffenheit abgeben? Das ist ein absurder Gedanke. Weltoffenheit erlangt man nicht mit der Mitgliedschaft in einer bürokratischen Vereinigung von Staaten. Weltoffenheit kann man nicht per Gesetz dekretieren. Weltoffenheit ist eine persönliche Angelegenheit und keine Staatsmission. Die Schweizer zählen weltweit zu den reisefreudigsten Menschen. Sie können sich oft in mehreren Sprachen unterhalten, sie verfügen über eine der höchsten Dichte von Internet-Anschlüssen, sie sind aufmerksame Beobachter der internationalen Politik und hatten bis anhin eine nüchterne Selbsteinschätzung, die sie davon abhielt, sich in fremde Händel einzumischen. Aber am 3. März 2002 hat sich die Schweiz von ihrer traditionellen, integralen Neutralität abgewendet. Der Bundesrat, fast sämtliche Medien, die offizielle Schweiz drängte auf die Weltbühne. Unser Land wird nun zukünftig im "Gefangenenchor" der internationalen Staatengemeinschaft nach den Anweisungen der Supermächte mitsummen dürfen. Ist dies wirklich ein Gewinn? Die Stunde der Analysten Nach der Abstimmung haben die Wahlanalysten das Zepter übernommen. Man hat schnell einen Stadt-Land-Graben ausgemacht. Dies dürfte zutreffen. Es ist ja klar, dass die sogenannt "urbane" Bevölkerung mehr auf Image und Lifestyle gibt als das Land. Und dieser Lifestyle diktierte, dass es "in" ist, für die UNO zu stimmen und dass es noch mehr "in" ist, gegen die AUNS zu wettern. Dieses moderne, hohle Spiessertum braucht uns vorläufig nicht weiter zu beschäftigen. Überraschend war dann aber, was die Vox-Nachanalyse ergab: Laut einer Befragung unmittelbar nach dem Abstimmungssonntag stimmten 36% der AUNS-Mitglieder für den Beitritt zu den Vereinten Nationen. Ich glaube allerdings kaum, dass man dieser Analyse trauen kann. Ich möchte lieber einen anderen Analysten herbeiziehen. Ein Mittelschullehrer hat mir kürzlich geschrieben, er habe seiner Geschichtsklasse folgende Prüfungsfrage gestellt: "Die Schweiz hat am 3. März 2002 Ja zur UNO-Mitgliedschaft gesagt. Warum?" Eine schlichte Frage. Ein Schüler habe nach der braven Aufzählung der Befürworter-Litanei festgehalten: "Eigentlich aber hat die millionenschwere Kampagne des Bundesrates die Abstimmung entschieden." Ich ziehe diesen Analysten vor. Es handelt sich um einen Schüler, der diesen Frühling die Matur machen wird. Einer, der sich durch die klebrige Argumentation der UNO-Befürworter nicht hat beirren lassen. Ein junger Mensch, für den unser Kampf sich lohnt, eine eigenständige und neutrale Schweiz zu bewahren. Verheerende Staatspropaganda Früher tarnte sich unser Aussenministerium als ein zwar feudales Reservat, aber immerhin als ein Reservat. Das EDA war ein kostspieliges, jedoch letztlich bedeutungsloses Reisebüro im Bundeshaus. Heute ist das anders geworden. Heute bestimmen der persönliche Ehrgeiz und die persönlichen aussenpolitischen Ambitionen des Bundesrates die Ausrichtung des EDA. Folge davon ist, dass unser Departement des Äusseren immer mehr Geld verschlingt und mehr und mehr sein eigenes politisches Süpplein kocht. Spätestens die UNO-Abstimmung hat uns diesbezüglich die Augen geöffnet. Und was sahen wir? Wir sahen ein Aussenministerium, das kurzerhand in ein Propagandaministerium umfunktioniert wurde. Der ganze Apparat stand im Dienst der UNO-Kampagne. Schamlos wurden Gelder und Personal für den Abstimmungskampf eingesetzt. Sogar das Parlament hat in einer beispiellosen Aktion einen Millionenkredit gesprochen. Dabei handelte es sich bei der Abstimmungsvorlage um eine Volksinitiative - allerdings um eine von der classe politique bestellte Volksinitiative. Diese Staatspropaganda ist einzigartig in der Geschichte unseres Landes; sie muss uns als eigenständig denkende Staatsbürger alarmieren. Offizielle Meinungseinöde Wir leben angeblich in einer modernen, pluralistischen, vielseitigen und vielfältigen Welt. Auch die Schweiz soll modern, pluralistisch und vielfältig sein. Wenn ich die letzte UNO-Debatte überblicke, sehe ich aber nichts von dieser viel beschworenen Vielfältigkeit. Ich sehe nur eine totale Meinungseinöde. Es herrschte eine politische Eintracht von links bis liberal, die den Charme eines kommunistischen Parteitags versprühte. Es liess sich praktisch kein redaktioneller Leitartikel oder redaktioneller Kommentar finden, der nicht Partei ergriffen hätte für die UNO. Auch die Schweizer Staatsmedien von Radio und Fernsehen unterstützten die Propaganda kräftig. Unsere kraftlose politische Elite trabte brav hinter den Meinungsfürsten her. Presse und Politik marschierten im Schulterschluss durch diese Debatte. Eine Debatte, die in Wirklichkeit gar nie stattfand. Wir sind es uns gewohnt, alleine dazustehen und alleine für eine Sache einzustehen. Wir haben keine Medienmacht, dafür wird uns die politische Traktandenliste auch nicht von der Bundesverwaltung oder von unappetitlichen Ringier-Blättern diktiert. Wir schielen nicht nach Image und Applaus, dafür wissen wir, was wir wollen: eine neutrale und unabhängige Schweiz. Wir wollen der besseren Sache zum Durchbruch verhelfen. Dafür haben wir gekämpft und dafür werden wir weiterhin kämpfen.