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28.11.2008

Christoph Blocher: «Ma tâche n’est pas agréable

Interview dans «Le Matin» du 28 novembre 2008 Interview: F. Muhieddine Le Matin: Pensez-vous être meilleur que les autres? Blocher: Ce n’est pas à moi de le dire. C’est mon parti qui a décidé de me nommer candidat au conseil fédéral. On m’a dit qu’avec la crise économique actuelle, peu de gens seraient capables de gérer la situation aussi bien que moi. Du coup, vous êtes prêt à livrer une bataille perdue d’avance… Pourquoi? Perdue d’avance? Ce n’est pas moi qui en ai décidé ainsi. Ce sont les autres partis qui ont voulu affaiblir l’UDC en éjectant un Conseiller fédéral qui avait bien travailler. Vous pensez sincèrement que vous faites toujours peur aux autres partis? Je me suis toujours battu pour une Suisse souveraine, indépendante et libre. C’est grâce à ce combat que l’UDC a progressé de 10 à 30%. Les autres partis le savent et c’est bien pour ça qu’ils veulent m’isoler. Ils espèrent que je vais renoncer, mais je suis toujours là. Et j’ai été nommé candidat à l’unanimité. Mais vous savez très bien que vous n’avez aucune chance. Alors quoi? Vous vous sacrifiez pour votre parti? Je ne remplis pas une tâche très agréable, je le reconnais. Pour les éléctions les autre parties portant la responsabilité ! L’UDC ne vous a quand même pas mis un pistolet sur la tempe? Non (rires). Ils m’ont rappelé que le peuple a une grande confiance en moi et que c’est grâce à Blocher que l’UDC a progressé. Mais avouez que c’est cuit pour le conseil fédéral… Vous n’avez aucune chance d’y retourner. Pas aucune, mais disons que la probabilité est petite. Vous la voyez où, cette petite probabilité? Peu importe. L’important, c’est qu’aujourd’hui, Ueli Maurer est devenu éligible comme Conseiller fédéral. Le votre? Vous pensez être à l’origine de l’élection d’Ueli Maurer? Disons qu’en 11 mois d’opposition, nous avons réussi à ce que les autres partis comprennent que, pour la concordance, ils doivent accepter les candidats de l’UDC et non élire des Widmer-Schlumpf ou des Schmid qui sont à l’opposé de notre parti. C’est surtout l’UDC qui a compris qu’il fallait proposer un candidat éligible. Ueli Maurer est le candidat qui plait à toute la droite… C’est ca le nouveau visage de l’UDC? Ueli Maurer est loin de plaire à tout le monde. Si vous n’êtes pas élu, c’est la fin de votre carrière politique? Non. Le commencement. Concrètement, vous allez faire quoi? Je vais rester dans les coulisses. Aider le parti. Et donner de l’argent au parti? Ce ne sera plus que ça votre nouveau rôle? Est-ce exact que vous avez déjà donné 50 millions, selon des chiffres qui circulent? Pourquoi pas 50 millions par jour, tant qu’on y est… Je n’ai jamais donné un centime au parti. J’ai payé quelque campagnes électorales. Celle qui m’a coûté le plus, c’est celle contre l’EEE en 1992. C’était l’époque des succès. Mais aujourd’hui, ne serait-ce mieux pour votre parti que vous vous retiriez de la politique? Si les membres de mon parti veulent que je me retire, je le ferais. Reconnaissez que la politique d’opposition était un choix naïf, dans un système de concordance comme en Suisse. Ce n’est pas nous qui avons voulu l’opposition. Mais pour moi, le bilan est positif. Nous avons réussi à nous débarrasser de deux conseillers fédéraux qui ne représentaient pas l’UDC. Même si nous avons payé un grand prix en étant obligé d’exclure la section des Grisons. Mais politiquement, l’opposition n’a rien apporté. Mais si, par exemple la question de l’école – HARMO’S. Si c’est ça votre seule victoire… Il y a aussi le fait que Samuel Schmid ne sera plus au conseil fédéral et que le programme d’armement passera grâce à l’UDC. Et toutes les promesses que vous aviez faites devant l’assemblée fédérale le jour de votre éviction. Que vous alliez parler «librement» et que vous déteniez des «secrets»… Mais attendez, j’ai encore le temps pour ça! La politique, ce n’est pas une affaire de quelques jours. Regardez l’immigration par exemple, les chiffres ont explosé à la hausse depuis qu’Eveline Widmer-Schlumpf est là… Vous venez encore de donner encore un exemple où votre opposition a été inefficace! Mais nous avons dénoncé ces chiffres. Sans résultats. Mais l’opposition n’a pas cette exigence-là. Vous pouvez proposer, après c’est le gouvernement qui décide et qui porte les responsabilités. C’est Toni Brunner qui a échoué à faire de l’opposition un succès. Mérite-il encore son titre de président? Toni Brunner est un excellent président. Le problème, ce sont les membres de la fraction parlementaire. Ils n’ont pas tous eu la force de supporter l’opposition. Et de porter l’attaque. Or, dans une politique comme celle-là, ce sont les combattants, les soldats qui doivent être solides et prêt à porter l’attaque malgré les critiques. Mais ce n’est pas un rôle facile à jouer. Puisque l’opposition n’est pas un échec et que tout le monde vous apprécie tant dans votre parti, pourquoi vous ne devenez pas président de l’UDC? Il faut laisser la place à la relève. Je ne veux pas que l’UDC soit trop dépendante de moi. Mais si votre parti vous demande, comme il vous a demandé pour le conseil fédéral, vous acceptez? Non. En tant que président de parti, le lien de dépendance est trop fort, ce n’est pas le cas avec un conseiller fédéral. Donnez-vous ici l’une de vos dernières interviews, Monsieur Blocher? (Il rit) Tout dépend des journalistes, pas de moi. Vous savez ce que signifiait cette question. Jusqu’à présent, vous étiez la seule voix de l’UDC. Désormais ce sera Ueli Maurer qui prendra ce rôle. Je suis très content pour lui. Mais je n’ai jamais été la seule voix de l’UDC. Ca ne vous fait rien de changer de rôle? Vous serez désormais dans l’ombre et lui sera la star. Un conseiller fédéral n’est pas une star, ou alors il fait du mauvais travail. Tout ce que je souhaite à Ueli Maurer, c’est qu’il ne devienne pas une star, qu’il ne se croit pas glorifié. Trois questions supplémentaires Vous n’êtes pas ami avec Ueli Maurer, dit-on. Nous avons toujours pu tout nous dire. Mais soyons clairs, je suis contre la camaraderie en politique. La politique des petits-copains empêchent les rapports francs. Allez-vous vous retirer à la dernière minute ? Non. Le parlement doit décider. Votre femme a-t-elle préparé le champagne en cas de non-élection? Le champagne n’est pas assez. Nous avons pour ce cas du vin de 1940.

24.11.2008

«Silvia ist dagegen!»

Interview mit der „Schweizer Illustrierte“ vom 24. November 2008 Mit Max Fischer Es ist düster an diesem Freitag. Dunkle Wolken ziehen auf, die orangen Lampen am Zürichsee warnen vor einem Sturm. Nur Christoph Blocher ist gutgelaunt. Er ist voll in seinem Element, «obwohl mich die Gegner krank reden wollen». Ein Termin jagt den andern. Am Abend wartet noch Sachseln, dort referiert er vor 400 Gästen bei der Gründung der siebten Ortspartei der SVP Obwalden. Fürs Interview mit der Schweizer Illustrierten nimmt er sich in seinem Büro in Männedorf ZH 45 Minuten Zeit. Plötzlich ein Anruf aufs Handy. Er sagt zu seiner Frau Silvia: «Ja, mach mir ein Sandwich, ich habe keine Zeit fürs Mittagessen. Aber schau, dass mehr Salami drin ist als Butter.» Weshalb tut sich der 68-Jährige das alles an? In fünfzig Jahren brachte er es vom Bauern zum Dr.iur., Manager und Besitzer der Ems-Chemie, Oberst, SVP-Parteiführer, zwei- bis dreifachem Milliardär und Bundesrat.  Dort wird er am 12. Dezember 2007  abgewählt - nun will er es nochmals wissen.   Schweizer Illustrierte: Hinter Ihnen steht eine besonders starke Frau. Möchte Ihre Gattin Silvia unbedingt, dass Sie zum zweiten Mal Bundesrat werden? Blocher: Sie hofft, dass es nicht soweit kommt. Nochmals möchte sie dies lieber nicht mitmachen. Aber sie ist eine starke Frau. Sie hat sich bis heute auch den unangenehmen Aufgaben unterzogen. Und mir über all die Jahre den Rücken frei gehalten, die Kinder gut erzogen, für Familie, Haus und Garten geschaut. Notfalls nimmt sie viel in Kauf. Nach Bern kommt sie kaum mehr. Das heisst: Sie selber möchten gern wieder in den Bundesrat. Nicht gern. Aber wenn es sein muss, so mach ich es. Keine falsche Bescheidenheit. «Falsch» sicher nicht. Die Herausforderungen in den nächsten Jahren sind gewaltig. Im Gegensatz dazu ist die Bundesratswahlvorbereitung eher ein Chasperlitheater. Weshalb? Politiker und Journalisten fragen nicht mehr, worum es geht? Was braucht die Schweiz? Was für ein Auftrag ist da? Welche Fähigkeiten muss ein Kandidat haben? Und trotzdem wollen Sie in diesem Chasperlitheater der Hauptdarsteller sein… … nein, aber ausbrechen. Schauen Sie, was steht uns in der Schweiz bevor? Die Weltfinanzkrise wird den Wirtschaftsgang jetzt rasch stark verschlechtern. Kurz: Wir schlittern in eine Rezession. Und das gibt Probleme. Arbeitslose, soziale Spannungen, Migrationsdruck, Asylsuchende und Gewalt. Auch Gewalt von aussen. Wir haben eine Armee, die nicht einsatzfähig ist, die man nicht mobilisieren kann und, und ... In dieser Situation wurde die Sache an mich herangetragen. Du hast die grösste wirtschaftliche Erfahrung und hast ein weltweit tätiges Unternehmen aus der Krise geführt und erfolgreich aufgebaut. Du bist Regimentskommandant gewesen, hast Bundesratserfahrung, könntest also sofort loslegen, du bist jetzt in dieser Situation der best geeignete. Sag ja! Da konnten Sie nicht widerstehen. Wenn ich bei der aktuellen Ausgangslage nein sagte, müsste ich mir vorwerfen: Du bist ein bequemer, feiger Chaib. Was meinen Sie genau mit Ausgangslage? Die sehr schwierige Situation der Schweiz und der Welt. Die grösste Partei nicht im Bundesrat vertreten. Aber die Schweiz hat Chancen, gestärkt aus der Krise hervorzugehen, wenn wir keine Fehler machen. Welche Fehler? Es ist bitternötig, dass die Schweiz unabhängig bleibt und sich nicht in die EU einbinden lässt. Wir müssen die Angriffe gegen unseren Bankenplatz und gegen das Bankkundengeheimnis abwehren. Nicht über die Verhältnisse leben. Zur Selbständigkeit gehört auch ein Nein zur Personenfreizügigkeit mit Rumänien und Bulgarien. Aber mit Ihrer Kandidatur lassen Sie einen guten Freund schamlos im Stich. Was meinen Sie damit? Ueli Maurer ist ein jahrzehntelanger Wegstreiter. Mit einem Verzicht könnten Sie ihm doch den Weg in den Bundesrat ebnen. Sind Freundschaften in der Spitzenpolitik nur Scheinfreundschaften? Bundesratswahlen als Freundschaftsdienst! Da muss man sich nicht wundern, wenn es schwache Regierungen gibt. Ueli Maurer und ich haben jahrelang miteinander gewirkt. Die Aufgaben abgesprochen. Fraktionsmitglieder und insbesondere die Zürcher Partei sagen: Du musst gehen, du bist jetzt der Richtige, aber vielleicht wirst du nicht gewählt. Die einen finden: Und wenn das Parlament das nicht will, soll die SVP in der Opposition bleiben. Die andern – dazu gehöre auch ich – sind der Auffassung, dass wenn wir den Fähigsten nicht in den Bundesrat bringen, dann halt den anderen. Die Krankheitsfälle von Samuel Schmid und Hans-Rudolf Merz zeigen deutlich: Der heutige Bundesrats-Job ist nichts für die Altherren-Garde. Was soll diese Frage? Beobachter meinen, dass Sie nicht mehr über die nötige Schlagkraft verfügen. Sind Sie noch fit für den Bundesratsjob, haben Sie noch den nötigen Biss? Immer wenn man politisch mit einem Kontrahenten nicht mehr fertig wird, versucht man, ihn für krank zu erklären (lacht). Das ist ein alter Trick. Aber zum Leidwesen meiner Gegner bin ich kerngesund und habe mehr Schlagkraft als ihnen lieb ist. Aber auch uns ist letzte Woche bei der Podiumsdiskussion zwischen Ihnen und dem ehemaligen deutschen Finanzminister Hans Eichel aufgefallen, … … dass ich staatsmännischer geworden sei. Teilweise formulierten Sie so verständnisvoll wie sonst nur Moritz Leuenberger. Wenn ich mit einem deutschen Minister am Tisch hocke, gehe ich nicht so vor wie früher gegen Peter Bodenmann. Das hat aber nichts mit fehlender Kraft und Dynamik zu tun, sondern mit anderen Funktionen und Situationen. Früher höhnten die Journalisten, Blocher sei ein Rüpel – jetzt reklamieren die gleichen, Blocher hat zu wenig Saft. In Tat und Wahrheit war ich früher nicht so ein Polteri, für den mich viele hielten. Und heute bin ich nicht so abgeklärt, wie manche meinen. Das sagen Sie. Schauen Sie sich das Streitgespräch mit Eichel an unter www.blocher.ch. In den Bundesrat sollen Sie vor allem, weil Sie Wirtschaftsprofi und Unternehmer sind.  Wie wollen Sie die Krise angehen? Nicht vom System der Eigenverantwortung und der freien Wirtschaft abweichen. Diese muss gefördert werden. Aber gerade die Marktwirtschaft hat doch versagt. Die grösste Schweizer Bank UBS bettelt beim Staat um Hilfe. Aber die staatliche Planwirtschaft ist kein Ersatz. Der Staat sorgt am besten für die Wohlfahrt, wenn er garantiert, dass viele selbständige Unternehmer dies tun. Das Funktionieren des Geldkreislaufes ist primäre Staatsaufgabe, darum haben wir eine Notenbank, eine Bankenaufsicht, ein Bankengesetz und viele Regulierungen. Dieser Finanzkreislauf funktioniert weltweit nicht mehr richtig. Das Vertrauen ist weg. Nun muss der Staat dafür sorgen, dass dieses wieder zurückkommt. Das heisst: Die Staaten in fast allen Ländern geben ihren Grossbanken faktisch eine Staatsgarantie. Das bringt viele Bürger in Rage. Wenn es toll läuft, garnieren die Banker Millionen-Löhne und -Boni. Und wenn es schlecht läuft, muss der Bürger, sprich Steuerzahler einspringen. All dies ist verständlich. Bis jetzt musste der Steuerzahler aber nichts bezahlen. Und wenn es gut läuft, kann das Engagement des Bundes bei der UBS auch ein gutes Geschäft geben: Nur wer in schlechten Zeiten investiert, wird reich. Natürlich besteht ein Risiko. Und ganz wichtig: Diese Hilfsaktion macht der Bund nicht wegen den Banken – sondern zugunsten der Bürger. Liesse man die Grossbanken fallen, würde die Schweiz wirtschaftlich still stehen. Hat der Staat andere Möglichkeiten, um die Bürger jetzt in der Krise zu stärken? Via Nationalbanken gelangt jetzt viel Geld in den Kreislauf. Sie hat jetzt zudem deutlich die Zinsen gesenkt. Was heisst das? Banken und Unternehmen bekommen günstiger Geld, es soll mehr Kredite geben. Billiges und neues Geld gibt neue Investitionen. Die Hypothekarzinsen sinken. Das ist in der jetzigen Situation wichtig. Genügt das? Nein! Man sollte die Bürger und nicht den Staat stärken. Die SVP ist für eine sofortige Senkung der Mehrwertsteuer um mindestens ein Prozent. Das überschüssige Geld muss rasch an die Bürger verteilt werden, das erhöht die Kaufkraft und auch die Investitionen. Mehr noch: Die kalte Progression muss unbedingt schnell ausgeglichen werden und die Emmissionsabgabe endlich abgeschafft werden. Ein Unternehmer sagte mir kürzlich: Er habe eine 100-Millionen-Anleihe aufgenommen. In der Schweiz hätte er 700 000 Franken Abgabe zahlen müssen – da ging er nach London, dort kostete ihn das nichts. Dieses Geschäft fehlt uns. Wir haben in der Schweiz keine Rohstoffe. Unser Gut heisst Bildung, Forschung … …und gute zuverlässig Arbeit. Das Leben besteht nicht nur aus Geldanlegen. Geld ist Teil des Kreislaufes. Doch der Wert ist, was wir erarbeiten. Für hochwertige, hochqualitative Güter ist die Schweiz ein hervorragender Produktionsstandort. Wir haben gut ausgebildete Leute, zahlen im internationalen Vergleich wenig Steuern… aber… …wir müssen Sorge tragen. Zu unseren traditionellen Werten wie Fleiss,  Gewissenhaftigkeit, Seriosität und Pünktlichkeit. Das hat die Schweiz stark gemacht. Und vor allem dürfen wir unsere Bürokratie nicht weiter aufblähen. Der durch politische Fehlkonstruktionen erhöhte Strompreis, Fantastenschulprojekte wie HarmoS, die teurere und schlechtere Schulen bringen, immer höhere CO2-Abgaben, Transportverteuerungen usw, verschlechtern unsere Chancen im internationalen Wettbewerb. Das sind alles typische Hochkonjunkturblüten. Ausdruck von Grössenwahn. Und immer, wenn es wirtschaftlich wieder bergab geht... …kommt man zurück zum Vernünftigen und Lebenswichtigen. Nur: In meiner 40-jährigen Tätigkeit als Industrieller habe ich noch nie einen derart rasanten und tiefen, weltweiten Einbruch erlebt wie jetzt. Nicht nur die Bankentitel sind ins Uferlose abgestürzt, auch die Industrietitel sind in gleichem Ausmass gesunken. Diese Kursbewegungen an der Börse sind Zeichen einer allgemeinen Rezession. Ein neuer Bundesrat muss hier an der Lösung mitwirken. Kein Schleck, wenn man es richtig macht.

23.11.2008

Commémoration du «Ustertag» ou la bienséance en politique

Discours prononcé à l'occasion de la fête commémorant le «Ustertag» le 23 novembre 2008 en l'église d'Uster ZH

23.11.2008

Der Ustertag oder über den Anstand in der Politik

Rede gehalten anlässlich der Ustertagsfeier vom 23. November 2008 in der Kirche Uster Von Christoph Blocher, a. Bundesrat

23.11.2008

Gute Entscheide zum Wohle des Landes sind wichtiger als gemütliche Harmonie

Interview mit der „Zentralschweiz am Sonntag“ vom 23. November 2008 Mit Jürg Auf der Maur und Kari Kälin Zentralschweiz am Sonntag: Bundespräsident Pascal Couchepin sagt, er bewundere Ihren Mut. Sind Sie mutig? Blocher: Im Vergleich zu ihm schon. Er würde nur kandidieren, wenn seine Wahl sicher ist. Wichtig sei Konkordanz, betont Couchepin und erklärt, das habe mit Ihnen im Bundesrat nicht gut funktioniert. Konkordanz ist sehr wichtig. Die Frage ist nur, was man darunter versteht. Konkordanz bedeutet nicht, dass der eine den anderen deckt, damit man es wohlig hat. Konkordanz ist Zusammenarbeit. Das heisst, jeder Bundesrat muss sich um das ganze bemühen - wenn nötig- Vorschläge unterbreiten und für gute Entscheide sorgen. Das machten Sie ständig. Ja. Ich hielt und halte es für mich auch heute so. Gute Entscheide zum Wohle des Landes sind wichtiger als gemütliche Harmonie. Sie kritisieren die Harmonie in der jetzigen Regierung und wollen als Bundesrat künftig also wieder für Wirbel sorgen? Wirbel zum Selbstzweck ist Unsinn. Aber vielleicht entsteht Wirbel, wenn man eine andere Meinung einbringt. Gerade heute: Das Land steht vor eine starke Rezession. Wir erleben eine heftige Weltfinanzkrise, was weltweit wirtschaftlich eine schlechte Situation bedeutet. Das wird auch zu neuen Migrationsproblemen führen. Vielleicht auch zu Gewalt von aussen und die Armee ist nicht mehr einsatzbereit. Das heisst? In einer solchen Lage müssen in der Regierung schwierige Entscheide gefällt werden, da darf ein Bundesrat nicht nach Harmonie lechzen und absegnen, was ein Beamter vorbereitet hat. Deshalb hat sich meine Partei an mich gewendet und mich aufgefordert, als Bundesrat zu kandidieren. Sie finden, wegen meiner Erfahrung in der Wirtschaft, als Unternehmer, Politiker aber auch als Oberst, sei ich in dieser Situation der Richtige. Will denn die SVP tatsächlich aus der Opposition heraus? Tritt sie nur mit Ihnen an, wird das als Zeichen gedeutet, sie wolle nicht in die Regierung. Die SVP gehört in die Regierung. Sie wurde in die Opposition getrieben. Sie ist die wählerstärkste Partei. Die Konkordanz verlangt 2 SVP-Sitze. Die Partei muss jenen Kandidaten aufstellen, von dem sie überzeugt ist, dass er die schwierigen Aufgaben am besten bewältigen kann. Wählt ihn die Bundesversammlung nicht, dann muss die Partei entscheiden. Akzeptiert sie einen anderen Kandidaten oder sie geht in die Opposition. Dann tritt die SVP statt mit Ihnen mit der Nummer 2 an? Ich habe auch bei Regierungswahlen immer erklärt, wir müssen nicht nur mit den Fähigsten antreten, sondern auch mit dem, der gewählt wird. Mit solchen Äusserungen diskreditieren Sie sämtliche Mitbewerber. Warum auch? Ist das eine Diskreditierung, wenn ein anderer nicht den gleichen Erfahrungshintergrund hat? Wenn die anderen Parteien mich nicht wählen, dann ist dies ihre Verantwortung. Mit der Wahl eines anderen Kandidaten, den die SVP vorschlägt, tragen sie eine Mitverantwortung. Der Generationenwechsel in Partei oder Bundesrat ist für Sie kein Thema? Jugend hat Vorteile - mehr Energie. Alter hat Vorteile - mehr Erfahrung. Diejenigen, die mich vorschlagen, stellen jetzt Fähigkeit und Erfahrung in den Vordergrund. Das Parlament muss entscheiden. Sie betonen, sie möchten gar nicht in die Regierung. Sie haben es in der Hand. Sie könnten sich zurückziehen und sich so ein vorgezogenes Weihnachtsgeschenk machen. Natürlich habe ich das in der Hand. Aber ich habe Zeit meines Lebens nie eine Aufgabe übernommen, nur dass es mir wohler ist. Ich habe mich immer gefragt, ob ich etwas tun muss oder nicht. Jetzt stelle ich mich zur Verfügung und will Bundesrat werden, obwohl es mir «draussen» wohler wäre. Aber stellen Sie sich vor, was passieren würde, wenn ich mich zurückziehen würde! Was würde denn passieren? Dann würde ich ja den Bettel hinschmeissen und die Aufgaben und mich vor den Aufgaben drücken. Dann wäre ich ein «trauriger Cheib», der lieber an der Riviera liegt, sich sonnt und Bücher liest. Ich hätte für den Rest meines Lebens ein schlechtes Gewissen. Aber wenn FDP; CVP und SP nein sagen, dann ist es nicht meine Verantwortung. Bundesrat Couchepin sagt, man könne nicht wie Sie Bundesrat und Oppositionsführer sein. Das ist so. Ich war dies nie, das weiss Herr Couchepin genau. Aber Bundesrat Couchepin hat es halt nicht gerne, wenn jemand nicht seiner Meinung ist. Er bezeichnet ihn sofort als Oppositionsführer. Der Kampf der beiden Alphatiere. Ich habe das nie so empfunden. Ich habe mit Pascal Couchepin im ganzen nicht schlecht zusammengearbeitet. Umso mehr wundere ich mich, dass er sich nun so verlauten lässt. Aber wir waren oft nicht der gleichen Meinung. Herr Couchepin reagiert wohl auf die aus der SVP gestreuten Gerüchte, er trete zurück. Das wäre Ihnen entgegengekommen. Eine Zweiervakanz hätte mehr Möglichkeiten gegeben. Wir haben Anrecht auf zwei Sitze. Hätte die SVP den FDP-Sitz attakiert? Es wäre zu überlegen gewesen. Die FDP ist mit zwei Sitzen zwar übervertreten. Auf jeden Fall ist die grösste Partei - die SVP - mit einem Sitz untervertreten. Aber krass übervertreten ist die SP, sie hat drei Sitze. Wie bitte? Klar, denn Frau Widmer-Schlumpf ist von der SP und den Grünen vorgeschlagen und zusammen mit der CVP gewählt worden. Frau Widmer-Schlumpf ist doch nicht links. Sie wird sogar von Links kritisiert, weil sie eine härtere Asylpolitik betreibt als Sie. Schauen Sie doch die Asylzahlen an! Man verwaltet das Asylproblem statt zu handeln, dies im Sinne der SP. In Österreich nehmen die Asylgesuche in diesem Jahr weniger als 6 % und bei uns über 36 % zu. Wie breit fühlen Sie sich gestützt in Ihrer Partei. Jede Region stellt Kandidaten. «Wer ausser Zürich will Blocher?», schrieb «Le Temps» diese Woche. Das werden wir sehen. Bis jetzt findet man: Du wärest der Fähigste, aber du wirst nicht gewählt. Sie betonen Ihre grosse Erfahrung in der Wirtschaft. Economiesuisse sieht das anders. Sie macht Vorbehalte wegen ihrer Haltung zur Personenfreizügigkeit. Erstens ist economiesuisse nicht die Wirtschaft und zweitens hätte es mich gewundert, wenn sie keine Vorbehalte hätte. Ich habe schon 1992 gegen die gesamte so genannte Wirtschaftselite - economiesuisse - gegen den EU-Beitritt gekämpft. Doch was Bundesrat und Parlament jetzt mit der Verknüpfung der beiden Dossiers in der Personenfreizügigkeit vorlegen, muss auch im Interesse der Wirtschaft abgelehnt werden. Damit gefährden Sie wegen der Guillotine-Klausel die gesamten bilateralen Verträge. Die Klausel kommt nur dann zum Zug, wenn wir der EU offiziell unser Nein melden und auch dann wird sie die EU nicht anwenden. Wegen der Verknüpfung in der Personenfreizügigkeit kann der Volkswille nicht eruiert werden. Mit einem Nein weisen wir das Geschäft an den Bundesrat zurück. Er kann dann zwei getrennte Vorlagen ausarbeiten und neu zur Debatte stellen. Und Sie würden zustimmen? Ich würde es wagen, ja zu den bisherigen Verträgen zu sagen aber klar nein zur Ausdehnung der Personenfreizügigkeit auf Bulgarien und Rumänien.